Mon éveil

Je ne me qualifierai jamais comme d’un vrai blogueur ou d’un chroniqueur. Même si j’ai ce blog, ce n’est que pour moi un quasi-défouloir dans lequel j’exprime de temps en temps mon point de vue. Par contre je suis quelques blogs d’assez près. Divers types de blogs aussi. La chose que je remarque, là où les blogueurs pourraient presque se rencontrer, c’est le fait que ce sont des libres penseurs. Peu importe à quoi ils dédient leurs billets, au final je m’aperçois que même si c’est un blog de cuisine, je retrouve toujours cette touche de liberté!

Je me considère toutefois comme un libre penseur. Je fais rarement l’unanimité dans ma façon de voir les choses, surtout sur certains aspects de notre vie courante bien spécifiques. De ces sujets: la politique. Comme je l’ai déjà dit dans mon billet précédent. Je n’ai pas les idées arrêtées, mais ma façon de la voir est trop différente du commun des mortels et je déteste provoquer des querelles. C’est trop facile faire le brave de nos jours derrière un écran… Quand on me parle de droite, de gauche ou de centre, c’est pour moi des directions ou bien une ligne offensive au hockey! C’est un peu la même chose pour l’économie, si jamais je fais un article à ce sujet, je vais marquer la date sur le calendrier! Que mon meilleur ami me dise qu’il est contre le capitalisme et qu’un autre me dit que tout est de la faute du communisme, pour moi ces deux systèmes se résument à une définition, presque célèbre au Québec, faite par un des premiers groupes d’humoristes, que je ne nomme pas juste au cas pour les droits d’auteurs : « Le capitalisme c’est l’exploitation de l’homme par l’homme tandis que le communisme c’est l’inverse! » Ça résume drôlement bien mon point de vue à ce sujet!

Demandez-moi ce que je pense de la guerre, je suis mortel, je trouve ça ignoble. Si vous me demandez ce que je pense des crimes de guerre, je vous répondrai : « Crime de guerre est pour moi un pléonasme ». La guerre à la base, à mes yeux, est un crime. C’est malheureusement une « guerre » ou un « conflit armé »… peu importe ici le nom employé par l’histoire, qui a provoqué mon éveil. Quel éveil? Je m’explique.

Pour simplifier la chose, je parlerai de « l’ancienne ou l’ex Yougoslavie ». Je crois que même si je suis assez ferré en géographie, ce coin du monde à l’heure actuelle, je m’y perds! Bref oui, ce conflit là, vers les années 2000-2001. Pour vous mettre dans le contexte, je suis sorti (finalement) du Cégep, diplômé en informatique. J’ai rompu avec ma petite amie ( en québécois ça donne : J’ai cassé avec ma blonde ). Je me suis trouvé un contrat dans les environs de mon village natal, donc oui… J’abuse de l’hospitalité de mes parents tout en travaillant. Je ne suis pas chez-moi et je suis chez-moi mais je me plie encore aux règles, par habitude. Alors je me tape les foutues nouvelles de m*rde à la télé à tous les soirs ou presque. Le résultat est évident : J’en ai ma claque d’entendre parler de ce foutu conflit dans l’ancienne Yougoslavie!

A force d’entendre et de ré-entendre ce que les journalistes à la télé nous racontent, je finis presque par savoir par cœur et même anticiper les nouvelles. Mon seul moyen de consolation dans mon village éloigné, c’est le soir, entre 22h et 1h du mat ou à peu près, à me connecter sur Internet via un super modem téléphone 28,8 kbps!!! Le gros luxe dans les villages de campagnes à l’époque ça! Pour les jeunes ou ceux qui sont entrés tardivement sur le monde virtuel, le réseau social n’existait pas en terme propre à mes yeux. Rien de comparable à ce que nous avons aujourd’hui, rien d’aussi « réactif », si je puis emprunter le terme. ( Et sans oublier, rien d’aussi corrompus par nos médias qui se sont infiltrés à cœur joie dans nos réseaux sociaux) Il n’y avait, entre autre, que les forums de discussions. Si on voulait quelque chose de réactif pour la conversation, à l’époque où je me situe, un des meilleur logiciel était ICQ. (Je sais, il existe toujours, je voulais pas lui faire de pub mais pas le choix pour la compréhension de mon article).

Sur ce logiciel de communication, à l’époque, vous pouviez mettre votre statut visible et n’importe qui, de n’importe où, pouvait entrer en communication avec vous. Par les soirs où c’était vraiment emmerdant, c’est ce que je faisais. Puis un soir comme ça, quelqu’un habitant l’ex-Yougoslavie (question que je ne dévoile pas son ethnie directement) entre en communication avec moi. Il me demande si je me débrouille assez en anglais, je lui réponds que oui. Il me demande bêtement comme ça, ce que les médias du Canada nous rapportent au sujet du conflit en Yougoslavie. De bonne foi, je lui réponds ce que j’entends tous les soirs, même si dans un sens ça me fait ch*** parce que j’en ai ma claque d’entendre parler de ça. Je suis jeune, je ne vois pas encore l’amplitude de la chose, je ne suis pas éveillé encore. Ce que cet individu me raconte est totalement en dehors de ce que je peux entendre aux nouvelles du soir. Il a réussi à piquer ma curiosité (c’est pas très difficile disons!). N’empêche, j’ai dû passer une bonne partie de ma soirée à discuter avec lui de ce qui se passait dans son coin du globe.

Je dirais une semaine après, je refais le même exercice sur ICQ. Je regarde un peu les gens qui sont connectées, leur origine. Beaucoup de gens de cette ancienne Yougoslavie et des environs. Je me fais encore surprendre par une de ces personnes qui doit chercher quelque chose. Une autre ethnie que le type de la semaine d’avant, mais qui me raconte encore une fois les choses que ces médias télévisés ignorent ou bien déforment volontairement. Qu’est-ce que j’ai entendu? Des termes comme : lapidation, pendaison, fosses communes… ceux-là qui vous font presque régresser et qui vous font prendre conscience que l’homme n’a peut-être pas autant évolué que ce qu’il peut prétendre.
Ce que ces deux personnes ont fait, et ont sûrement fait pour d’autres, c’est que sachant pertinemment que les nouvelles devaient être filtrées et/ou modifiées, c’est d’informer le commun du mortel, à l’aide d’Internet, sur ce qui se passait vraiment en Yougoslavie. Ils ont réussi à provoquer mon éveil. Un éveil qui m’a fait voir les médias sous un autre œil.

Au fil du temps, avec d’autres événements du genre, j’ai pris l’habitude d’essayer, quand c’est possible, de trouver quelqu’un qui habite les lieux d’où proviennent lesdits événements. Pourquoi j’irais croire un journaliste, que son patron est St-Fric et qui écoute comme un bon petit chien ce qu’on lui dit d’écrire ou de dire? Est-ce que je le blâme ce journaliste? Plus ou moins… Ici au Québec, 3 refus de travail égale une mise à pied. Donc si ce journaliste refuse d’écrire ce que son rédacteur veut voir, 3 fois ou moins… il se fait mettre à la porte, plus de revenus fixes… Dois-je blâmer un système économique ou un autre, un régime politique ou un autre pour avoir ces nouvelles filtrées et modifiées? Je dirais oui et non, ça fait depuis que l’homme est homme que les nouvelles circulent mal! Qui de vous n’a pas joué au téléphone? (Téléphone arabe je dirais peut-être le nom exact du jeu). Ce jeu où on s’assoit en ligne, un à côté de l’autre et où on passe un message que l’on chuchote à l’oreille de son voisin et que le dernier de la file doit dire bien fort? C’est complètement déformé et ça amuse même les adultes je dirais! (Oui moi ça m’amuserais encore d’y jouer, même à mon âge!) Le meilleur exemple pratique de déformation de nouvelles que j’ai pu entendre et lire, c’est la crise d’Oka racontée en France. Mon contact de Marseille m’avait transmis tout ce qu’il avait pu récupérer. C’était bien après ce conflit en Yougoslavie et cette crise Amérindienne. Je le dis sans blague, ma blonde (mon amie) de l’époque a tellement rit en voyant les entrevues et en lisant les articles que oui… Relâchement complet à force de rire et on a essuyé! C’est pas possible comment le public Français a pu être bourré de conneries pour la crise d’Oka et encore aujourd’hui, je doute que plusieurs ne savent même pas le fond de l’histoire. N’allez pas croire que Wikipédia va répondre à cela (et encore moins vos journalistes, tous médias confondus!), oui vous allez avoir une certaine histoire, objective, mais dans les détails vous n’aurez rien. Ce que vos médias Français vous ont fait avalé ne sortira pas! Le « brainwash » est réussi quoi.

Même les feuilles de choux que j’ai localement, je ne peux même pas leur faire confiance! Dernièrement encore, j’ai dû téléphoner à une amie d’une ville où avait eut lieu un certain crime, question qu’elle me dise ce que les gens avaient vu, ce qui c’était passé. C’était tellement loin de l’article que j’avais lu dans la foutue feuille de choux… Ouf! C’était arrivé dans une ville de ma région que j’ai habitée quelques années, donc je voulais savoir… Ça m’a amené à me demander combien on payait les journalistes de ma petite région pour déformer autant la réalité?

Vu que j’avais promis à plusieurs de mes contacts, de parler de mon éveil, que je l’avais peut-être déjà mentionné dans mon blog, de ma fameuse sortie de la Matrice… cette même Matrice qui vous met des lunettes roses pour vous faire voir le monde, c’est tout bêtement un des derniers films de De Niro et Travolta : Face à Face (Killing Season en V.O.) Emil Kovac (Travolta) ose parler pour la premier fois, dans une forme de média (le cinéma en l’occurrence), de l’autre côté de la médaille de ce qui s’est passé dans l’ex-Yougoslavie. Ça m’a fait sourire, j’ai ré-écouté le film dernièrement. Sans qu’il entre dans les détails, il raconte brièvement ce que ces deux individus de l’ex-Yougoslavie m’ont raconté sur ICQ vers les années 2000-2001.

Je rêve du jour où je pourrai avoir un contact fiable dans chaque pays (s’il le faut), un contact qui pourra m’expliquer dans une langue que je maîtrise, ce qui se passe dans son coin du monde. Comme je l’ai dit souvent, je suis pire que St-Thomas, j’ai besoin de preuves et j’ose toujours demander « pourquoi » quand personne l’ose! Un humoriste (que je ne nomme pas) a déjà dit ceci : « Je croirai vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu’il pense vraiment de son journal. Dans son journal. » et j’appuie cela à 100%! Entre temps, pour me consoler, je continue à suivre ces différents blogs, fait par de libres penseurs, par des gens ordinaires, des gens comme moi!